Apprendre à collaborer avec l’Esprit Saint

Depuis la création de l’univers, l’Esprit Saint est à l’œuvre dans le monde. Notre vocation missionnaire sur terre, c’est donc d’apprendre à colla- borer avec Lui.
Nous nous essoufflons souvent, faute de laisser l’Esprit Saint souffler pour nous. Il nous précède – il est au cœur de notre vie – il sera là après nous. Quand Saint Jean-Paul II arrivait dans un nouveau pays, il com- mençait par baiser la terre pour manifester qu’elle était déjà habitée par l’Esprit Saint, avant même que les missionnaires y aient mis les pieds. Dans les Actes des Apôtres, chapitre 10, saint Luc nous raconte la ren- contre entre Pierre et Corneille. Le Seigneur vient bousculer Pierre pour l’inviter à suivre des étrangers qui le conduiront à Corneille, un païen. Quand il arrive chez lui, l’Esprit Saint a déjà travaillé le cœur de Corneille. Pierre sera l’homme qui pourra aider Corneille a découvrir le Christ, qui est la source de ce qui l’habite.

Notre mission c’est d’aller à la rencontre des « Corneille » de notre monde. Ceux qui qui sont travaillés par l’Esprit Saint, mais qui ont besoin de « Pierre » pour trouver le Christ, la Pierre angulaire.
Prenons bien conscience que l’Esprit Saint travaille partout. Sachons donc accueillir toutes les réalités de vie. Au cœur de ces réalités,
l’Esprit Saint agit déjà. Dans Redemptoris missio, n°28, Jean Paul II dit : « L’Esprit Saint se manifeste d’une manière particulière dans l’Église et dans ses membres ; cependant sa présence et son action sont universelles, sans limite d’espace et de temps ». Ne rejetons rien de l’histoire de cha- cun. Nous devons être des jardiniers, non seulement pour les fleurs qui poussent dans les beaux parterres, mais aussi les fleurs qui poussent dans les caniveaux.

L’Esprit Saint habite et travaille le cœur de chacun, mais pour rejoindre celui qui en est la source, il faut que chacun ouvre la porte de son cœur. L’Esprit Saint est donc le serrurier qui ajuste la serrure à la clef que l’Église a en main, cette clef que porte saint Pierre. Notre mission est de présenter cette clef . La clef, c’est le Christ. Mais en la présentant nous savons qu’il faut qu’elle puisse s’adapter à une serrure qui lui soit ajustée grâce au travail du serrurier, l’Esprit Saint. Il nous faut donc collaborer avec Lui. Attention de ne pas vouloir imposer notre clef personnelle sur la serrure de la porte de notre voisin.

Être missionnaire, c’est entrer dans un processus de conversion pour s’ouvrir au travail que l’Esprit Saint a déjà fait dans le cœur de chacun. Être missionnaire, c’est aussi partir, sans peur, à la rencontre de ce ter- rain étranger qui m’ouvrira aux merveilles que je découvrirai peut-être sur des terrains déserts ou incultes.

P. Didier, votre curé