Méditation sur les textes du Pape sur l’année jubilaire
Peut-être savez-vous que l’adjectif jubilaire vient du mot hébreu « jobel », qui signifie « bélier » car le jubilé, qui se célébrait tous les 50 ans, selon la loi de Moïse, était annoncé à l’aide d’une trompette en corne de bélier. Lors de cette année, toutes sortes de dettes étaient remises, toutes les propriétés restituées aux anciens propriétaires, tous les esclaves rendus à la liberté, etc. Une année de grâce, en quelque sorte, occasion de rétablir un rapport juste avec Dieu, entre les personnes et avec la création. Depuis plusieurs siècles, l’Église propose à son tour, tous les 25 ans, de vivre une telle année jubilaire, pour stimuler chez tous les chrétiens l’accueil efficace de la miséricorde divine. Le pape François a voulu placer l’année jubilaire 2025 sous le signe de l’espérance, ainsi qu’il s’en explique dans sa lettre d’introduction : « L’espérance ne déçoit pas ».
En effet, cette trompette du jubilé va retentir dans un contexte riche de multiples et belles initiatives, riche de la fidélité souvent discrète de nombreux ouvriers de l’Évangile. Mais l’Église, qui n’est pas en dehors du monde, porte aussi en ses fils et filles, la marque de la pauvreté et du péché. Elle affronte des fragilités et de graves scandales, dans un temps d’affaiblissement numérique et de transformation de nos structures pastorales. La trompette retentira aussi au sein d’une société civile blessée, parfois marquée par la confusion, la violence et l’individualisme, par un fossé grandissant entre riches et pauvres, ainsi que par les graves inquiétudes engendrées par un contexte international tendu, les souffrances dues aux migrations et les changements climatiques. Tout cela pèse et peut parfois fragiliser la capacité d’espérer. Or, c’est quand les temps sont plus difficiles que nous avons le plus besoin de fortifier notre espérance, recevant la belle mission d’être, selon l’expression du Pape, des « pèlerins de l’espérance ».
A la paroisse Saint-François des Coteaux, le Pôle Solidarité veut se faire l’écho, mois après mois, de cet appel à l’espérance que nous adresse notre pape. Contenue dans le cœur de chaque personne comme un désir et une attente du bien, elle n’est ni un optimisme de commande, ni une illusion réconfortante ou le vague espoir de lendemains qui chantent. Elle n’est pas non plus la promesse de solutions toutes faites. Elle s’appuie en définitive sur la certitude du salut en Jésus-Christ et de l’envoi de l’Esprit Saint, et se partage, nécessairement, dans l’accompagnement du frère. Comment l’espérance nous fait-elle cheminer avec les autres, en leur ouvrant un horizon d’espérance ? Quels signes d’espérance vivons-nous dans notre service auprès des autres ?
De mars à octobre 2025, à la manière dont le pape le tisse dans la seconde partie de sa lettre, et en en reprenant tous les thèmes (de l’international aux jeunes, des malades aux personnes seules, du respect de l’environnement aux migrants), le Pôle Solidarité nous donnera un extrait de la bulle (nom qui évoque la manière, solennelle, dont est scellé le document) pontificale, soulignera l’importance du thème, ici et maintenant, et tracera notre cheminement dans l’espérance avec les signes qui l’accompagnent.
Bonne lecture, bonne méditation et bonne fructification !
Père Hubert Vallet
