Lisant ces temps derniers, un livre sur l’histoire de Louis-Marie Grignion de Montfort, du père Louis Le Crom, je redécouvre l’immensité de ce qu’il a été et de ce qu’il a fait dans nos régions et pour l’Église par ses missions, et ses nombreux écrits et cantiques.
Il y a bien longtemps, alors que nous fondions une communauté de l’Arche en Anjou, Xavier le Pichon (scientifique lié à la tectonique des plaques) était venu nous aider dans notre réflexion. Sa première ques- tion : vous vivez sur les terres de Louis- Marie Grignion de Montfort, quel est votre lien avec lui ? J’étais un peu interloqué par cette question que je n’avais pas anticipée ; et ayant été à l’école des frères de Saint Gabriel fondée par Montfort, j’avais le sentiment d’avoir raté une marche dans mon histoire.
Dans cette lecture du livre de Louis Le Crom, je retrouve ses missions sur Saint Fiacre et Vertou. Et je me repose cette même question posée par Xavier Le Pichon : dans nos paroisses, quel est notre lien avec Louis-Marie ? Et je prends conscience qu’il n’y aucune trace de ses missions sur nos paroisses. Ou plutôt aucune trace visible…
Sur Vertou, voici un extrait :
« À Vertou, les bénédictions divines furent si abondantes qu’il disait à son collaborateur : que nous sommes mal ici ! – Point du tout lui répondit M. des Bastières, où irions-nous pour être mieux ? – c’est que nous sommes ici trop à notre aise : notre mission sera sans fruits ; point de croix, quelle croix ! ».
Un miracle semble s’y être produit sur la personne de son frère prêtre Pierre qui était mourant et à qui Louis-Marie a demandé de les servir à table. Ce qu’il a fait.
Sur Saint Fiacre, il aurait été agressé dans la maison où il était, par 3 hommes qui étaient exaspérés des instructions du Père de Montfort. Il aurait aidé un infirme à se rendre à Poitiers (la raison n’en est pas donnée).
Étrange qu’il ne reste rien de son passage, et que rarement dans notre diocèse on fasse allusion à sa présence ! Et que dans le même temps, Jean Paul II vienne en pèlerinage à Saint Laurent sur Sèvre sur sa tombe, fidèle disciple de Montfort, faisant de son livre « le traité de la vraie dévotion à Marie » son livre de chevet et reprenant sa devise « totus tuus » (tout à toi Marie).
Notre diocèse dont il a été chassé par l’évêque suite à l’histoire du calvaire de Pontchâteau, porte-t-il une culpabilité enfouie ?
Quoi qu’il en soit, nous sommes sur une terre qu’un des grands saints de l’église a foulée et a bénie. Et à travers lui, probablement la vierge elle- même, puisqu’elle venait souvent « rencontrer » Louis-Marie.
Rendons grâce d’être héritiers de cette grande histoire qui se poursuit à tra- vers le chemin de sainteté de chacun d’entre nous.
Et encourageons-nous à relire ses grands écrits : « le secret de Marie » et « le traité de la vraie dévotion à la Vierge Marie ». Et à travers ces écrits, à vivre ce lien fort avec Marie, pour rejoindre son fils Jésus qui vient en ce temps de Noël.
Émile Marolleau