Père Raphaël m’a suggéré d’écrire de temps en temps un petit texte sur l’un ou l’autre saint, comme je l’avais fait pour Louis-Marie Grignion de Montfort. J’accepte volontiers, bien que je ne sois absolument pas un spécialiste de la chose. Je suis juste touché pour ces personnes qui « connaissent » Dieu, et qui l’ont imprimé dans leur vie de manière si forte.
D’autres peuvent faire la même chose, et transmettre aux lecteurs du bulletin paroissial, leur propre lien avec tel ou telle personne que l’Église a mise en évidence.
Pour aujourd’hui, regardons Madeleine Delbrêl, dont je suis en train de lire
« prier quinze jours avec Madeleine Delbrêl » et « Humour dans l’amour ». En 2018, le pape François l’a reconnue « vénérable », première étape vers la canonisation.
Madeleine décédée en 1964 a créé les « équipes » dont la première à Ivry-sur- Seine en 1934.
Elle a vécu comme laïque en petite fraternité, dans une ville ouvrière et communiste. Elle a énormément côtoyé le monde de l’athéisme, un monde sans Dieu ; tel que notre monde est en train de le développer.
Elle me touche car elle est vraiment une femme ancrée sur Dieu, et a une approche de l’église prophétique. Quelques phrases d’elle :
« il y a des lieux où souffle l’Esprit mais il y a un Esprit qui souffle en tous lieux… Il y a des gens que Dieu prend et met à part. Il y en a d’autres qu’il laisse dans la masse, qu’il ne « retire pas du monde »… Ils aiment leur porte qui s’ouvre sur la rue…
Nous autres gens des rues, croyons de toutes nos forces que cette rue, que ce monde où Dieu nous a mis est pour nous le lieu de notre sainteté. Nous croyons que rien de nécessaire ne nous y manque, car si ce nécessaire nous manquait, Dieu nous l’aurait déjà donné. »
« Nous en avons vraiment assez de tous ces crieurs de mauvaises nouvelles, de tristes nouvelles… Ils font tellement de bruit que votre parole à vous ne retentit plus…Faites, dans leur tintamarre, éclater le silence palpitant de votre message. »
« La lumière de l’évangile, n’est pas une illumination qui nous demeure exté- rieure. Elle est un feu qui exige de pénétrer en nous pour y opérer une dévas- tation et une transformation. »
« Il suffirait de croire que Dieu existe, de croire à ce qu’il est, s’il est Dieu, pour que lui donner notre vie soit disproportionné, non par excès, mais par insuffisance. »
J’aurais envie de citer beaucoup d’autres phrases lumineuses. Mais, ce n’est pas le lieu.
Juste garder qu’elle a tellement creusé en elle l’amour fraternel, qu’elle en a transformé, non seulement la ville d’Ivry, mais aussi beaucoup de personnes. Nul doute que son message va prendre de l’amplitude dans les années à venir. Je crois, en particulier que nous, chrétiens laïcs avons beaucoup à recevoir d’elle pour comprendre notre mission, alors que nous sommes souvent noyés par un quotidien trop rempli… « Personnes ordinaires, qui font un travail ordinaire, qui ont un foyer ordinaire ou sont des célibataires ordinaires… des gens qui ont une maison ordinaire, des vêtements ordinaires… »
Emile Marolleau
